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Prince et esclave
En regardant the red sleeve, cela me rappelle à quel point j'aime les dramas coréens : la beauté des plans, les jeux de regards, la profondeur dans les relations et effectivement ce drama touche toutes les cases, avec deux leads exceptionnels ainsi que de très bons seconds rôles (J'ai aimé l'humour de la dame de Cour Jo, la reine douairière, manipulatrice certes, mais entrée au palais à l'âge de 15 ans et mariée au grand père du héros, qui doit gérer tout ce petit monde).
L'idée est originale aussi : contrairement aux romances, elle n'attend pas que son prince vienne le chercher, elle préfère rester libre même si elle aime son prince.
C'est l'histoire d'une servante du palais, donc enfermée à vie à servir, rien moins que des esclaves qui n'ont pas le droit de se marier, s'oublier pour servir les monarques du palais. Curieusement, notre héroîne, Deok Im est heureuse de son sort. Elle a des amies, des dons littéraires appréciés et grandit joyeusement dans ce milieu oppressant. C'est que ce petit monde féminin s'entraide et se montre loyal. Les scènes avec ses trois amies sont superbes, on découvre grâce à elles, les coulisses du palais. J'ai adoré la sismance. Notre héroïne se trouve à sauver, à plusieurs reprises, ce prince héritier. C'est une esclave qui marche comme un prince.
Et ce prince, futur roi Yeongjo, qui apparemment a tout ce que l'on peut souhaiter dans le monde, craint constamment pour sa vie (tant qu'il n'est pas roi, on ne cherchera qu'à le nuire), jouet psychologique de son grand-père et outil d'ascenseur social pour son ami d'enfance. Un prince qui finalement vit comme un esclave.
C'est en faisant d'elle sa "reine" qu'elle devient finalement une esclave.
C'est vraiment cette dynamique que je retiendrais, car selon moi, ce n'est pas ici une romance. La réalité prendra le pas sur le couple et ils se perdront en cours de route. Dans l'Histoire de la Corée, Deok Im qui deviendra la concubine Ui, est reconnue pour avoir refusé à deux reprises de se marier au roi. Le drama, adapté d'un roman, explique les raisons de ce refus, avec une lecture d'aujourd'hui. En devenant sa concubine, le roi peut gouverner et avoir l'objet de son affection. En revanche, Deok-Im ne peut plus vivre comme avant, condamnée à attendre l'affection ponctuelle de son monarque pour enfanter. Elle est féministe avant l'heure : elle préfère l'accomplissement personnel au bonheur conjugal. Donc lui, fou amoureux, le déclare à plusieurs reprises et elle, qui choisit de se taire.
L'actrice est convaincante dans la première partie de l'histoire, avec sa joie de vivre, ses talents de conteuse, ses moments de bonheurs avec ses amies. Et ce prince, puis roi, partagé entre l'envie de forcer les choses et le désir de la respecter. L'acteur a été aussi très bon pour montrer ces deux facettes.
Si tous les épisodes étaient comme les 9 premiers, ce serait un coup de cœur pour moi, la complicité des deux leads, le lien qui les unit, les intrigues palpitantes à dénouer, les scènes d'une poésie rare. Mais, après cela, nous avons une histoire d'organisation secrète, des discussions entre ministres et intrigues de Cour qui m'ont profondément ennuyée. On se place davantage dans le point de vue du roi dans la seconde partie et effectivement, Deok-Im sera de plus en plus silencieuse pour disparaître à petits feux... (Notez que dans la fin "ouverte" de cette histoire, elle ne répond toujours pas en paroles à l'amour du roi. Son point de vue disparait aussi).
Aussi, je déplore qu'on ait pas fait mention des talents littéraires de la mère biologique du roi Jeongjo (elle a écrit des mémoires très détaillé de son temps). Peut-être dû à des priorités budgétaires, les dernières scènes manquaient d'ampleur (par ex, la concubine qui Ui qui n'a pas beaucoup de suivantes dans son cortège alors qu'elle est tout de même concubine de 1er rang).
Cela dit, tout est filmé avec beaucoup d'intelligence, le script est globalement bien mené et cette histoire, bien que triste, vaut la peine d'être racontée. Bravo à la réalisation : la musique, les décors... sont pertinents et soignés. Rien que le fait que dire que non, tout ne tourne pas autour de l'être aimé, et de le dire avec autant d'esprit, ce drama vaut la peine d'être regardé.
L'idée est originale aussi : contrairement aux romances, elle n'attend pas que son prince vienne le chercher, elle préfère rester libre même si elle aime son prince.
C'est l'histoire d'une servante du palais, donc enfermée à vie à servir, rien moins que des esclaves qui n'ont pas le droit de se marier, s'oublier pour servir les monarques du palais. Curieusement, notre héroîne, Deok Im est heureuse de son sort. Elle a des amies, des dons littéraires appréciés et grandit joyeusement dans ce milieu oppressant. C'est que ce petit monde féminin s'entraide et se montre loyal. Les scènes avec ses trois amies sont superbes, on découvre grâce à elles, les coulisses du palais. J'ai adoré la sismance. Notre héroïne se trouve à sauver, à plusieurs reprises, ce prince héritier. C'est une esclave qui marche comme un prince.
Et ce prince, futur roi Yeongjo, qui apparemment a tout ce que l'on peut souhaiter dans le monde, craint constamment pour sa vie (tant qu'il n'est pas roi, on ne cherchera qu'à le nuire), jouet psychologique de son grand-père et outil d'ascenseur social pour son ami d'enfance. Un prince qui finalement vit comme un esclave.
C'est en faisant d'elle sa "reine" qu'elle devient finalement une esclave.
C'est vraiment cette dynamique que je retiendrais, car selon moi, ce n'est pas ici une romance. La réalité prendra le pas sur le couple et ils se perdront en cours de route. Dans l'Histoire de la Corée, Deok Im qui deviendra la concubine Ui, est reconnue pour avoir refusé à deux reprises de se marier au roi. Le drama, adapté d'un roman, explique les raisons de ce refus, avec une lecture d'aujourd'hui. En devenant sa concubine, le roi peut gouverner et avoir l'objet de son affection. En revanche, Deok-Im ne peut plus vivre comme avant, condamnée à attendre l'affection ponctuelle de son monarque pour enfanter. Elle est féministe avant l'heure : elle préfère l'accomplissement personnel au bonheur conjugal. Donc lui, fou amoureux, le déclare à plusieurs reprises et elle, qui choisit de se taire.
L'actrice est convaincante dans la première partie de l'histoire, avec sa joie de vivre, ses talents de conteuse, ses moments de bonheurs avec ses amies. Et ce prince, puis roi, partagé entre l'envie de forcer les choses et le désir de la respecter. L'acteur a été aussi très bon pour montrer ces deux facettes.
Si tous les épisodes étaient comme les 9 premiers, ce serait un coup de cœur pour moi, la complicité des deux leads, le lien qui les unit, les intrigues palpitantes à dénouer, les scènes d'une poésie rare. Mais, après cela, nous avons une histoire d'organisation secrète, des discussions entre ministres et intrigues de Cour qui m'ont profondément ennuyée. On se place davantage dans le point de vue du roi dans la seconde partie et effectivement, Deok-Im sera de plus en plus silencieuse pour disparaître à petits feux... (Notez que dans la fin "ouverte" de cette histoire, elle ne répond toujours pas en paroles à l'amour du roi. Son point de vue disparait aussi).
Aussi, je déplore qu'on ait pas fait mention des talents littéraires de la mère biologique du roi Jeongjo (elle a écrit des mémoires très détaillé de son temps). Peut-être dû à des priorités budgétaires, les dernières scènes manquaient d'ampleur (par ex, la concubine qui Ui qui n'a pas beaucoup de suivantes dans son cortège alors qu'elle est tout de même concubine de 1er rang).
Cela dit, tout est filmé avec beaucoup d'intelligence, le script est globalement bien mené et cette histoire, bien que triste, vaut la peine d'être racontée. Bravo à la réalisation : la musique, les décors... sont pertinents et soignés. Rien que le fait que dire que non, tout ne tourne pas autour de l'être aimé, et de le dire avec autant d'esprit, ce drama vaut la peine d'être regardé.
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