La mo(u)rt éternelle
Vous le sentez aussi, on est à un moment charnière pour l'humanité. Alors que celle-ci a fait bloc pour endiguer une pandémie, les inégalités et les tensions n'ont jamais été aussi fortes entre les humains. Et pourtant une seule chose les rend encore égaux, la mort. "On finira tous de la même manière." disait ma grand-mère. Cette vérité absolue tend toutefois à l'être de moins en moins. La science semble aujourd'hui toute-puissante et est prête à défier la Grande Faucheuse. Elle s'élève au rang de religion dans notre société, lui faisant une confiance aveugle, tant elle est capable d'expliquer, de reculer et même de faire disparaitre l'inéluctable. Un comble pour ses générations de scientifiques qui ont toujours combattu l'obscurantisme des religions et leurs fanatismes absolus. On retrouvera donc tous ces thèmes dans Pandora no Kajitsu, une bonne surprise dans le monde saturé des Detectives Dramas.
Ce n'est évidemment pas la première fois que l'on mélange SF et Tantei Drama. Detective Conan en est déjà un exemple et la nécessité de renouveler le genre impose souvent de trouver un Skill surnaturel à notre héros. Mais ici nos protagonistes n'ont rien d'exceptionnel. C'est le contexte qui est hors norme. Et encore, si dans les années 80-90 les thèmes abordés pouvaient rentrer dans la catégorie SF, aujourd'hui, j'ose à peine encore parler d'anticipation, tant chaque épisode colle à la réalité du moment. Pas d'effets spéciaux racoleurs ou de superpouvoir, mais tout juste une marche supplémentaire franchie par rapport à la réalité scientifique actuelle. On se sent au bord du précipice à chaque thème abordé, car nous sommes réellement confrontés à ces choix éthiques, aujourd'hui, en 2022.
Choix magnifiquement incarné par deux acteurs qui sur le papier représentent les deux penchants de la science actuelle. La "toute-puissante", qui doit continuer à progresser pour le bien de l'humanité, sans garde-fou, puisqu'elle se régule d'elle-même. Et la science des bombes nucléaires, des manipulations génétiques sur des êtres vivants, conduisant inexorablement à la destruction du genre humain. Le premier point de vue, très tranché au début, est celui du très classieux Dean Fujioka, exemplaire dans son rôle de veuf inconsolable, prêt à perdre son âme et son humanité, tel Faust, pour passer à nouveau un instant avec sa femme. Le second est celui de la pétillante Kishii Yukino. Rayonnante pourtant de joie au quotidien, comblée par son métier d'éminente professeure, mais qui semble ne plus faire confiance à la science, voir s'en éloigne à jamais. L'intérêt de ce duo est dans la contradiction apparente des caractères et des convictions, et cela, pour la même personne. Fujioka annonce le bonheur ainsi que la lumière pour tous, alors qu'il fait preuve d'un caractère très sombre, renfrogné, et pour cause. Kishii Yukino est lumineuse, la science est toute sa vie, cependant la noirceur transparait dès qu'elle aborde à nouveau le sujet. Ces deux acteurs nous apportent un questionnement éthique et humaniste perpétuel, dans une réalité pas si alternative à la nôtre. Tout juste quelques années d'avances et cela nous effraye au plus haut point. Le mythe D'Orphée n'est pas loin, c'est même le fil rouge de toute la série. Mais elle ne se limite pas à cela. Les tranches de vie sont sympathiques et la petite famille reconstituée, malgré elle, donne envie de les côtoyer. Encore une fois, et même si on a l'habitude de voir Dean Fujioka en détective classieux, c'est la qualité des premiers rôles qui joue beaucoup. Kishii Yukino donne tellement la pêche qu'on rêve d'être son collègue de laboratoire. Assurément loin des seconds rôles de jeune femme jalouse ou trompée dont on l'affuble trop souvent.
La production n'est pas au top et l'interprétation du thème principal par Fujioka lui-même ne rattrape pas forcément. Mais on oublie rapidement ces écueils, tant on est aspiré par l'histoire. Les maladresses sont nombreuses, peut-être dû à ce budget ric-rac. Comme cette volonté de teaser 5 à 10 min de l'épisode suivant à la fin de chacun. En Binge Waching c'est insupportable puisqu'on se retape, à chaque fois, les mêmes scènes sur le début de l'épisode suivant. À la TV, ça peut passer, si on attend une semaine, et encore. La sauce est délayée au maximum, si bien qu'une seconde saison est prévue. Mais on ne va pas bouder son plaisir. On découvre l'avancement de la recherche actuelle, les questionnements éthiques et on participe à la réflexion. Un Black Mirror ou une 4e dimension bien plus positives que les originaux, en apparence tout du moins.
Ce n'est évidemment pas la première fois que l'on mélange SF et Tantei Drama. Detective Conan en est déjà un exemple et la nécessité de renouveler le genre impose souvent de trouver un Skill surnaturel à notre héros. Mais ici nos protagonistes n'ont rien d'exceptionnel. C'est le contexte qui est hors norme. Et encore, si dans les années 80-90 les thèmes abordés pouvaient rentrer dans la catégorie SF, aujourd'hui, j'ose à peine encore parler d'anticipation, tant chaque épisode colle à la réalité du moment. Pas d'effets spéciaux racoleurs ou de superpouvoir, mais tout juste une marche supplémentaire franchie par rapport à la réalité scientifique actuelle. On se sent au bord du précipice à chaque thème abordé, car nous sommes réellement confrontés à ces choix éthiques, aujourd'hui, en 2022.
Choix magnifiquement incarné par deux acteurs qui sur le papier représentent les deux penchants de la science actuelle. La "toute-puissante", qui doit continuer à progresser pour le bien de l'humanité, sans garde-fou, puisqu'elle se régule d'elle-même. Et la science des bombes nucléaires, des manipulations génétiques sur des êtres vivants, conduisant inexorablement à la destruction du genre humain. Le premier point de vue, très tranché au début, est celui du très classieux Dean Fujioka, exemplaire dans son rôle de veuf inconsolable, prêt à perdre son âme et son humanité, tel Faust, pour passer à nouveau un instant avec sa femme. Le second est celui de la pétillante Kishii Yukino. Rayonnante pourtant de joie au quotidien, comblée par son métier d'éminente professeure, mais qui semble ne plus faire confiance à la science, voir s'en éloigne à jamais. L'intérêt de ce duo est dans la contradiction apparente des caractères et des convictions, et cela, pour la même personne. Fujioka annonce le bonheur ainsi que la lumière pour tous, alors qu'il fait preuve d'un caractère très sombre, renfrogné, et pour cause. Kishii Yukino est lumineuse, la science est toute sa vie, cependant la noirceur transparait dès qu'elle aborde à nouveau le sujet. Ces deux acteurs nous apportent un questionnement éthique et humaniste perpétuel, dans une réalité pas si alternative à la nôtre. Tout juste quelques années d'avances et cela nous effraye au plus haut point. Le mythe D'Orphée n'est pas loin, c'est même le fil rouge de toute la série. Mais elle ne se limite pas à cela. Les tranches de vie sont sympathiques et la petite famille reconstituée, malgré elle, donne envie de les côtoyer. Encore une fois, et même si on a l'habitude de voir Dean Fujioka en détective classieux, c'est la qualité des premiers rôles qui joue beaucoup. Kishii Yukino donne tellement la pêche qu'on rêve d'être son collègue de laboratoire. Assurément loin des seconds rôles de jeune femme jalouse ou trompée dont on l'affuble trop souvent.
La production n'est pas au top et l'interprétation du thème principal par Fujioka lui-même ne rattrape pas forcément. Mais on oublie rapidement ces écueils, tant on est aspiré par l'histoire. Les maladresses sont nombreuses, peut-être dû à ce budget ric-rac. Comme cette volonté de teaser 5 à 10 min de l'épisode suivant à la fin de chacun. En Binge Waching c'est insupportable puisqu'on se retape, à chaque fois, les mêmes scènes sur le début de l'épisode suivant. À la TV, ça peut passer, si on attend une semaine, et encore. La sauce est délayée au maximum, si bien qu'une seconde saison est prévue. Mais on ne va pas bouder son plaisir. On découvre l'avancement de la recherche actuelle, les questionnements éthiques et on participe à la réflexion. Un Black Mirror ou une 4e dimension bien plus positives que les originaux, en apparence tout du moins.
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