Apportez-nous un café, ma petite !
Encore un drama corporatiste dont seuls les Japonais ont le secret. En France, il n'y a que la grande littérature, avec la série des "Martine..." qui s'attaque vraiment à nous faire découvrir tant de métiers. Si, si, réfléchissez bien. À la TV on ne peut compter que des flics, voir des docteurs, ou encore des docteurs-flics. Mais à ma connaissance il n'y a pas de héros secrétaire. Un métier pourtant maintes fois abordé dans les dramas. Du coup, pour les habitués, on se demande si à nouveau les clichés de la jolie secrétaire exploitée vont être au centre de la série. Mais loin d'être un énième plaidoyer contre le harcèlement et l'abus de pouvoir des chefs de service ( malheureusement encore la réalité au Japon plus qu'ailleurs), nous sortons assez vite des bureaux pour vivre une histoire remplie de trahisons, de revanches et de mystères, dans les lieux de pouvoir du pays.Si le rôle de la secrétaire candide et disons-le un peu nunuche est une fois de plus tenue par Hirose Alice (rôle qu"elle semble maitriser à la longue), la personnalité des 6 autres secrétaires est bien marquée et distincte. Kimura Fumino joue avec justesse la secrétaire de direction d'une banque de haut rang et arrive à nous montrer à quel point on doit effacer sa personnalité rendant lisse, voir froid le personnage alors qu'elle est si naturelle quand elle sert les ramen. Oui, elle travaille aussi dans un izakaya, tenu autrefois par son grand frère, mais dirigé maintenant par Eguchi Yosuke toujours à l'aise dans les rôles de cuisinier, comme de flic ou de repenti. Ici, il fait penser à un Bosselet dirigeant 7 drôles de dames, dans un contexte à la limite du Harem Manga.
C'est là que le bât blesse, si le concept de 7 secrétaires travaillant dans l'ombre pour résoudre des problèmes de corruption, ou de harcèlement est intéressant, pourquoi avoir toujours un chef d'équipe male. Évidemment, les femmes sont indépendantes et fortes. Mais vers qui on revient toujours chercher du réconfort ? Je vous le donne en mille, ... Comme on a droit à la secrétaire sexy, la sportive ou la geek difficile de ne pas avoir cet arrière-gout fan service, voir sexiste.
Mais ne boudons pas notre plaisir. L'histoire principale a son lot de mystères et de révélations, l'humour est présent et les hommes, surtout, en prennent pour leur grade. Les acteurs sont bons. Je découvre avec plaisir Shim Eun Kyung actrice coréenne certainement très connu des amateurs de K-drama (désolé pour mon ignorance) et qui me semble très talentueuse. Son histoire personnelle, dans la série m'a d'ailleurs extrêmement touché. Chaque personnage a droit a son propre arc plus ou moins réussi et c'est peut-être ce qui fait la force de cette série bien trop courte. Si on rajoute 2 titres de la chanteuse Milet accompagnant magistralement les 8 épisodes, que demander de plus. Une deuxième saison peut-être, les politiques sont tellement pourris.
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Atarashii Byouin !
Les productions japonaises adorent mettre à l'honneur les "petits métiers" méprisés par ces collègues en exerçant des plus prestigieux. Et c'est bien sûr à l'hôpital que les dramas mettent le plus en évidence. Infirmiers, techniciens radio, pharmaciens, ... J’en oublie, mais chirurgiens et cancérologues ne cessent de les regarder de haut. Et tout en bas de l'échelle de valeurs de ces BAC+10, on trouve les aides-soignants, héros de ce énième Byouin Drama. On connaît la chanson. Les chirurgiens incompétents et froids se feront faire la leçon par des aidants merveilleux et humains. Oui, il y a de cela, mais la tournure des évènements risque de surprendre. Surtout si on s'attent à une comédie romantique, aux vus des acteurs et de l'ambiance du début.Le drama prend le parti d'un humour, assez léger, dans les premières minutes. Les protagonistes, sont caricaturaux à souhait. Les chirurgiens sont très cons et imbus de leur personne ou très mystérieux et ténébreux. Amourette, quiproquos et bons sentiments parsèment les premiers épisodes. La mise en scène fait penser à une adaptation d'un shojo manga en une sitcom légère, mais c'est bien l'adaptation d'un thriller qui se présente devant nous. Et Chinen Mikito, l'auteur et médecin si connaît, puisqu'on est déjà à la 4e adaptation d'un de ses romans en drama. Mais trouve-t-il tout ce temps... et ce talent.
La série prend assez rapidement le virage mystery drama dès la fin du premier épisode pour mieux coller au roman. On risquera donc d'être déçu par la promesse comédie romantique non tenue, ou même sur les sempiternels épisodes consacré a des patients plutôt qu'à l'équipe. Mais c'est bien les relations entre les protagoniste principaux et leurs teams respectif qui seront au cœur de l'intrigue.
Ce drama un peu four tout, a du mal à assumer toutes ces facettes et nous laisse souvent sur notre faim. Surtout si on souhaite qu'il s'oriente plus dans une direction ou une autre. Vous trouverez le mystère légèrement bidon ... ou horrible. C'est selon les sensibilités. Mais c'est peut être sa venue dans cet univers rose bonbon qui sonne faux. Ceci-dit, là où tout le monde sera d'accord, c'est sur le choix des acteurs et leurs performances respectives. Kawaei Rina n'a plus rien a prouvé sur scène, en tant qu'Idol, chanteuse ou actrice de Musical (Chiiro en Europe, chiche !) Et elle donne une sensibilité et une vérité a l'héroïne bien venues, avec tous les clichés shojo manga des seconds rôles. Sa façon de bouder, ses défauts, sa tristesse et même son sourire face aux patients sonnent tellement vrais. C'est une performance mémorable à laquelle on assiste et elle vaut à elle seule la vision des 10 épisodes.
Mais, donnant la réplique à Takasugi Mahiro, elle ne pouvait qu’exceller. Enfilant une nouvelle fois la blouse, blanche cette fois-ci, ce beau gosse au regard ténébreux n'a plus rien n'a prouver dans les comédies romantiques. Mais il performe dans son rôle de petit génie blasé de la vie. Il arrive a insuffler assez de mystère et d'autodérision, pour rendre plausible toute l'excentricité de son personnage. Même si on aurait voulu qu'Atarashii Gakko ! et la musique, en général, prennent plus de place avec notamment un petit caméo, celle-ci n'est pas absente de sa vie et en conséquence dans le drama. Elle accompagne d'ailleurs celui-ci avec réussite et cela jusqu'à l'ending d'Awesome City Club.
Vous allez certainement adorer ou détester ce drama, selon les promesses tenues ou non. Il n'y aura pas de juste milieu. Comme votre avis sur le personnel d'un hôpital, lorsque vous êtes cloué sur votre lit, en simple spectateur du personnel, des patients ou des visites. Penser à la considération de chacun. Elle vous semble ridicule alors que vous souffrez. Ne faite donc pas de même pour ce drama. Essayé de le comprendre, de l'apprécierez, même s'il se répete, s'il est plein de clichés et cache la vérité. Et vous verrez que les apparences sont trompeuses et commencerez rapidement à l'apprécier.
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Un Plan à trois générations
Vous le savez, je ne suis pas un fan des films indépendants japonais financés, de surcroit, par le cinéma français. Et dieux sait qu'il en existe. Me rendant de plus en plus méfiant à leurs égards, véhiculant des clichés qui permettent aux petits occidentaux de se sentir tellement bien d'être occidentaux : "Les Japonais travaillent trop, n'ont pas de cellule familiale, ne savent pas exprimer leurs sentiments, ils sont écrasés par le poids des traditions, etc". Mais d'un autre côté, l'industrie du cinéma japonais étant ce qu'il est, des milliards de yens sont déboursés pour créer des animés et autres adaptations en live-action de mangas à succès. Si bien qu'il 'y a pas de place pour les œuvres plus intimistes et surtout bien plus critiques sur la société japonaise, dans ce pays. Remercions donc Cannes et les autres festivals qui aident les petits réalisateurs nippons à briller à l'étranger, eux qui sont si ignorés dans leur pays. C'est peut-être de l'autosatisfaction du "milieu" qui produit des œuvres pour se les récompenser elle-même en créant parfois une catégorie rien que pour cela, mais la démarche peut se comprendre. C'est comme cela que l'on peut interpréter la "mention spéciale de la caméra d'or" attribuée à Plan 75 à Canne en 2022. Mais s'arrêter à cette étiquette, que l'on veuille ou non marketing, serait faire insulte à une presque première œuvre intimiste, certes un peu maladroite, mais tellement questionnante sur notre humanité.Le thème n'est pas nouveau, c'est le regard porté dessus qui peut être original. Une terre, ou plutôt un pays ici, surpeuplé par à une population vieillissante jugée peu productive, et une vraie charge pour le reste de la société, trouve la solution dans l'euthanasie d'état. Laisser le choix du jour de sa mort à toute personne de plus de 75 ans, peut faire froid dans le dos et soulève des questions morales sans fin. Mais c'est bien le but de ce 3e film de la peu connue Chie Hayakawa. N'étant pas une jeune débutante, elle s'est, soit donné le temps de le réaliser, soit elle a bien été confronté aux contraintes citées dans mon intro. Dans ce cas, on ne peut que saluer l'audace des producteurs français. Car ce film est une réalisation Franco-Japonaise. Mais ne cherchez pas un éventuel semblant de France à l'intérieur. C'est bien la société japonaise qui est mise au pied du mur ici.
La place, bien sûr, de nos ainés dans la société, est le thème principal de ce film d'anticipation. Renforcé par le fait que malgré l'age de la retraite bien passé, une extrême pauvreté, qui se ressent dans d'autre branche de la société, est mise en avant ici. On suit le quotidien des seniors d'aujourd'hui. Une vie simple dans une pièce-appartement d'une mégalopole japonaise lambda, le fait que les amis partent les uns après les autres, que l'on se retrouve seul, oublié par sa famille, à compter les jours en attendant… la mort. Pourtant, le Japon permet de travailler justement jusqu'à plus d'âge et c'est aussi ce que l'on peut constater dans ce film. Même si les employeurs rechignent, de plus en plus, vu les problèmes que cela peut causer, les septuagénaires, eux, restent souvent accrochés à ce qui constitue parfois le dernier lien social et une fierté de se sentir utile. D'être considéré comme un être humain, tout simplement. Le monde du travail et ses travers, au Japon, est donc lui aussi clairement mis en avant. Montrant comment une certaine partie de la population est broyée et pour ne pas dire exploitée par le système. On verra, entre autre, la vie d'une immigrée philippine ou celle de jeunes diplômes qui devront faire les basses besognes dont la classe moyenne japonaise ne veut pas. Les 30 - 60 ans sont d'ailleurs étrangement absents de ce film, comme s'ils vivaient dans une tour d'ivoire pour laquelle nos protagonistes ne seraient que des éboueurs chargés de les débarrasser de déchets encombrants. Travailleur dans un Ehpad, dans une morgue, dans un Call Center ou vendeur d'assurance "mort". Des métiers méprisés qui sont joués par d'excellents acteurs, à la hauteur du rôle principal, tenue par Baisho Chieko, agé de 80 ans pour ce film.
Actrice ultra-connue pour son rôle pendant des dizaines d'années dans les films Tora-san, elle touche au cœur de tous dans ce film. Ce questionnant sur sa fin, le fait de partir dignement et nous remettant sans cesse en question notre avis sur l'euthanasie. La réalisatrice a su filmer son héroïne comme il se doit. Tout en retenue, plan fixe sur ses rides et ses larmes avec une sensibilité qui fait mouche. Évidement, Chie Hayakawa tombe un peu dans les clichés photographiques et de mise en scène du cinéma d'auteur (Français ?). Longues séquences de caméra fixe sur pièce vide, gros plans sur visages, flou artistique. Mais quelques tentatives de surprendre casse ce rythme contemplatif, même si on a du mal parfois à voir où notre réalisatrice veut en venir. Hésitant entre les émotions vraiment à fleur de peau avec ses larmes, ses dialogues couperets et ses longs silences. Tout comme dans les premières ou les dernières minutes, avec du choquant ou de l'humour noir, voir second degré. Comme si elle avait voulu tout essayer pour son véritable premier film. C'est bien dommage qu'on ne l'ait pas poussé plus loin dans ce sens. J'aurais tellement voulu que les premières minutes, comme les dernières, soient l'architecture du film. Cela aurait donné bien plus de corps à l'œuvre. La rendant plus abordable, ouvert à un plus large publique, notamment plus jeune et dédramatisant le propos. Ainsi, il aurait rendu bien plus de services à une société qui prône la marchandisation de l'être humain jusque dans sa mort. Ce thème qui aujourd'hui devrait fédérer les générations et les peuples. D'hommage que la jeune génération dans le film aussi n'ait pas plus de corps, durant ces pourtant deux heures. Le message sur les migrants qui existent bien au Japon et les liens entre les générations est un peu gâché par le manque de profondeurs de ses personnages. Et pourtant, le Japon a besoin de regarder cette population dans les yeux. Mais encore une fois, le message ne semble pas s'adresser au japonais qui bouderont certainement le film pour toutes les raisons déjà citées.
La musique composée par un Français est envoutante, sans être omniprésente ou marquante. Les premières minutes restent mystérieuses, avec cette sonate de Mozart en toile de fond et prend à contre-pied le reste du film. Ce qui en décevra plus d'un, comme moi, un peu. Un hommage peut être à Orange Mécanique, mais un peu hors sujet. Car ce film est d'une sensibilité et d'un propos qui ne peut qu'interpeler. Les longueurs, lenteurs et non dits agaceront ou ennuieront certains, mais raviront ceux qui font l'éloge de celle-ci. On est proche du Cinéma de Kawase Naomi (tiens donc, Cannes sort de ce corps). Nul doute que si vous avez aimé True Mother, vous aimerez ce film. Moi, j'ai aimé.
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La mo(u)rt éternelle
Vous le sentez aussi, on est à un moment charnière pour l'humanité. Alors que celle-ci a fait bloc pour endiguer une pandémie, les inégalités et les tensions n'ont jamais été aussi fortes entre les humains. Et pourtant une seule chose les rend encore égaux, la mort. "On finira tous de la même manière." disait ma grand-mère. Cette vérité absolue tend toutefois à l'être de moins en moins. La science semble aujourd'hui toute-puissante et est prête à défier la Grande Faucheuse. Elle s'élève au rang de religion dans notre société, lui faisant une confiance aveugle, tant elle est capable d'expliquer, de reculer et même de faire disparaitre l'inéluctable. Un comble pour ses générations de scientifiques qui ont toujours combattu l'obscurantisme des religions et leurs fanatismes absolus. On retrouvera donc tous ces thèmes dans Pandora no Kajitsu, une bonne surprise dans le monde saturé des Detectives Dramas.Ce n'est évidemment pas la première fois que l'on mélange SF et Tantei Drama. Detective Conan en est déjà un exemple et la nécessité de renouveler le genre impose souvent de trouver un Skill surnaturel à notre héros. Mais ici nos protagonistes n'ont rien d'exceptionnel. C'est le contexte qui est hors norme. Et encore, si dans les années 80-90 les thèmes abordés pouvaient rentrer dans la catégorie SF, aujourd'hui, j'ose à peine encore parler d'anticipation, tant chaque épisode colle à la réalité du moment. Pas d'effets spéciaux racoleurs ou de superpouvoir, mais tout juste une marche supplémentaire franchie par rapport à la réalité scientifique actuelle. On se sent au bord du précipice à chaque thème abordé, car nous sommes réellement confrontés à ces choix éthiques, aujourd'hui, en 2022.
Choix magnifiquement incarné par deux acteurs qui sur le papier représentent les deux penchants de la science actuelle. La "toute-puissante", qui doit continuer à progresser pour le bien de l'humanité, sans garde-fou, puisqu'elle se régule d'elle-même. Et la science des bombes nucléaires, des manipulations génétiques sur des êtres vivants, conduisant inexorablement à la destruction du genre humain. Le premier point de vue, très tranché au début, est celui du très classieux Dean Fujioka, exemplaire dans son rôle de veuf inconsolable, prêt à perdre son âme et son humanité, tel Faust, pour passer à nouveau un instant avec sa femme. Le second est celui de la pétillante Kishii Yukino. Rayonnante pourtant de joie au quotidien, comblée par son métier d'éminente professeure, mais qui semble ne plus faire confiance à la science, voir s'en éloigne à jamais. L'intérêt de ce duo est dans la contradiction apparente des caractères et des convictions, et cela, pour la même personne. Fujioka annonce le bonheur ainsi que la lumière pour tous, alors qu'il fait preuve d'un caractère très sombre, renfrogné, et pour cause. Kishii Yukino est lumineuse, la science est toute sa vie, cependant la noirceur transparait dès qu'elle aborde à nouveau le sujet. Ces deux acteurs nous apportent un questionnement éthique et humaniste perpétuel, dans une réalité pas si alternative à la nôtre. Tout juste quelques années d'avances et cela nous effraye au plus haut point. Le mythe D'Orphée n'est pas loin, c'est même le fil rouge de toute la série. Mais elle ne se limite pas à cela. Les tranches de vie sont sympathiques et la petite famille reconstituée, malgré elle, donne envie de les côtoyer. Encore une fois, et même si on a l'habitude de voir Dean Fujioka en détective classieux, c'est la qualité des premiers rôles qui joue beaucoup. Kishii Yukino donne tellement la pêche qu'on rêve d'être son collègue de laboratoire. Assurément loin des seconds rôles de jeune femme jalouse ou trompée dont on l'affuble trop souvent.
La production n'est pas au top et l'interprétation du thème principal par Fujioka lui-même ne rattrape pas forcément. Mais on oublie rapidement ces écueils, tant on est aspiré par l'histoire. Les maladresses sont nombreuses, peut-être dû à ce budget ric-rac. Comme cette volonté de teaser 5 à 10 min de l'épisode suivant à la fin de chacun. En Binge Waching c'est insupportable puisqu'on se retape, à chaque fois, les mêmes scènes sur le début de l'épisode suivant. À la TV, ça peut passer, si on attend une semaine, et encore. La sauce est délayée au maximum, si bien qu'une seconde saison est prévue. Mais on ne va pas bouder son plaisir. On découvre l'avancement de la recherche actuelle, les questionnements éthiques et on participe à la réflexion. Un Black Mirror ou une 4e dimension bien plus positives que les originaux, en apparence tout du moins.
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Le meurtre "Pour les nuls"
Attiré par un unique nom, Bakarythm, je ne m'attendais pas à prendre autant de plaisir à visionner ses quelques courts épisodes. L'affiche et le pitch laisse présager un drama noir, sérieux et un peu ennuyeux avec pour thèmes la vengeance teintée de violence et de mépris. Mais c'est mal connaitre Bakarythm, ici scénariste et co-premier rôle, mais surtout comique ultra populaire au Japon. Son humour, effectivement parfois noir, mais souvent décalé et subtile est basé sur les mots et les non-sens et il a fait mouche depuis longtemps dans le cœur des Japonais qui lui rendent hommage par de nombreux prix et émissions à la télé. Son flegme (amplifié par ses grimaces, il faut bien dire) fait de lui le partenaire idéal d'Iura Arata. Son cousin dans la série, rongé par la vengeance suite au suicide de son père.Tout comme pour Bakarythm, le jeu d'acteur d'Iura fait beaucoup dans la réussite de l'œuvre. L'écriture du comique-scénariste lui donne l'occasion de sauter de pensés meurtrières à des détails d'une insignifiance délirante qui me fait éclater de rire malgré la répétition des situations ubuesques. À force on sait à quoi s'attendre, mais la tension est parfois telle, avec un monologue très sérieux et extrêmement bien récité par Iura et ses traits de visage très durs, que la cassure avec la situation suivante n'en est que plus drôle.
La mise en scène également est fantastique. Tous ses silences après une énormité dite avec le plus grand sérieux. Avec en plus une musique au top, placée comme il faut et donnant un côté glaçant à la manière des musiques de John Carpenter, synthétiques et minimalistes. Mais également avec des coupures de silence parfaitement maitrisées. Le timing dans la mise en scène est parfait. L'introduction avant le générique, le découpage des épisodes avec à chaque fois un thème en fil rouge.
Si vous avez peur de l'humour noir, il faut au contraire absolument voir cette série. Elle vous fera lever vos craintes, car elle ne contient rien de choquant. Au contraire, la douceur apportée par les personnages féminins va terminer de vous convaincre. Mais loin d'être des faire-valoir, elles prennent un rôle essentiel dès le premier épisode. Si ce n'est que le parti pris un peu trop sérieux de la fin de la série (mais je n'en dis pas plus) et le fait qu'on aurait voulu deux ou trois épisodes en plus, il n'y a rien à redire. Les 30 min en eux ne sont pas très gênants, mais seulement 7 épisodes, rahhhh!!!!
On nous promet un film pour le mois de février 2021, mais cela semble plutôt un remontage. Si c'est le cas je ne peux que le déconseiller, tant le format chapitre touche au génie. Mais si un scénario alternatif, voir original est proposé je crois que je serai prêt à assassiner quelqu'un pour le voir.
Maintenant que je sais comment faire...
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Vivement Lundi, qu'on retrouve ses amis...
Et voilà que ça recommence. Comme chaque retour de projection, je me mets devant l'ordi et me redemande inlassablement comment commencer de manière originale ma Review. Sans aucun doute, je suis coincé dans une boucle temporelle. Rien de nouveau là-dedans, me direz-vous. C'est même devenu un genre à part entière depuis "Un jour sans fin". Je m'apprêtais donc à m'ennuyer fortement jusqu'au, forcément, happy end. Surtout après les 30 premières minutes plutôt moribondes de cette répétition sans fin du pire jour de la semaine.Mais, comme si le réalisateur Takebayashi Ryo avait voulu nous faire subir cette pression si caractéristique des offices japonais, on ressent clairement le malaise dans ces premières minutes où tous les clichés du travail de bureau sont répétés. Les dead lines intenables qui obligent à dormir sur place et empêchent toute vie privée. Le chef de section qui lit tranquillement son Jump et rentre le soir, alors que les autres cultivent les heures sup comme JUL les albums. C'est-à-dire, qu'elles sont ultra-nombreuses, mais le travail n'arrête pas de baisser en qualité. Le problème, c'est que vendu comme une comédie, je m'attendais à plus de délire et de profit de la situation de la part de tous les initiés à cette time loop.
Mais cette répétition, jusqu'à l'écœurement des pires moments de la vie au Japon, trouve une porte de sortie inattendue. Et le film prend alors une dimension salvatrice qui donne réellement à réfléchir sur le sens du travail, de l'amitié et même de la vie. Avec des acteurs parfaits dans leur rôle malgré une notoriété qui reste encore à gagner pour beaucoup. Ils sont surtout chapeautés par un Makita Sports, éternel M. tout le monde des productions japonaises, benêt et poltron, qui devient indispensable à cette production. Jaques Villeret n'est jamais loin. Et tout comme dans un "Dinée de cons", on se prend de sympathie pour des gents simples qui tranchent fortement avec la futilité et l'arrogance du monde moderne.
La production ne semble pas avoir eu beaucoup de moyens. Puisqu'à beaucoup de moments, essentiellement au début, on se demande si nous ne sommes pas face à un court métrage. Et cela dès le générique qui annonce la couleur cheap et arti. Unité de lieu, de temps (c'est le cas de le dire) et évidement d'acteurs. Mais petit à petit, le bon jeu et un montage osé vous fait changer d'opinion et montre la qualité artistique de l'œuvre. Mais c'est surtout la qualité émotionnelle qui me fait recommander cette leçon de vie, qui évidement n'a aucun sens commun, mais qui vous fera réfléchir longtemps sur le sens de celle-ci et vous redonnera le goût des choses .
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Boule à facettes
La NHK, particulièrement par les dramas produits, et comme la plupart des télévisions publiques des démocraties, a souvent accompagné les changements sociétaux de son pays. Mais il faut dire que le Japon a une force d'inertie typique des pays asiatiques lorsqu'il s'agit des droits des minorités. En réalité, je n'aime pas cette catégorisation des gents. Et dans un pays où le genre ne se différencie pas dans la grammaire, de grands efforts sont encore à faire, si ce n'est que pour l'égalité homme-femme dans le travail. Le schéma "université-travail-femme au foyer-enfant" à la vie dure et reste dans la tête de la plupart des citoyens de ce pays, "the japanese way of life", même en 2022. Alors, quand il s'agit de parler d'orientation sexuelle ou simplement d'un mode de vie qui ne rentre pas dans la norme pour des femmes, comme des hommes, au mieux c'est de l'indifférence. Mais souvent, c'est de l'incompréhension et au pire un rejet à la limite du dégout. C'est avec les différentes facettes de Prism, ce Yoru-Drama à la sensibilité exacerbée, que la télévision publique va tenter de faire bouger les lignes de cette société figée.C'est la mise en avant de la confusion des sentiments de plusieurs générations qui est au cœur de l'intrigue. L'intrigue qui débute de manière, on ne peut plus classique. Et cela, pour parler à toute la société japonaise. Avec la fragile et toute jeune Sugisaki Hana qui monte à Tokyo pour réaliser son rêve de devenir seiyuu, contre l'avis de sa maman resté au pays. Et qui finalement, de petit boulot en petit boulot, l'abandonnera raidement pour vivre comme tant de millions de célibataires de la mégalopole. La sensibilité que dégage Hana-chan est au service d'un maelström de sentiments qui vont la gagner tout le long des 9 épisodes. S'éloignant de sa mère et se rapprochant de son père qui a quitté la maison après avoir enfin assumé son homosexualité. Elle est tiraillée dès le début entre ses deux êtres qui ne se comprennent plus. Et c'est avec elle que l'on apprend justement à comprendre les sentiments de chacun face à une situation que l'on pensait inimaginable (du côté de la maman) et pourtant si évidente et que l'on voudrait, en 2023, banale. La NHK, la production et les acteurs construisent cette série comme de la dentelle. Pas à pas, avec cette sensibilité et cette lenteur nécessaire à l'acceptation qui n'est, on le comprend en rien, une trahison du père envers sa famille.
L'histoire prend part dans les métiers du paysagisme urbain et tout particulièrement dans l'aménagement des jardins. On prendra donc un plaisir non fin à accompagner ce tourbillon de la vie d'une qualité visuelle qui flatte la rétine. Cette immixtion des plantes dans le béton résonne avec le grain de sable qui enraille le bon fonctionnement de la cellule familiale à la japonaise. La fragilité de celle-ci, mais aussi leur beauté et parfois le caractère futile, mais tellement indispensable de leur présence, sublime l'histoire. Elle apaise et aide à la réflexion dont ont besoin les protagonistes. Le déracinement et l'épanouissement dans un endroit hostile n'est-il pas en résonance avec le vécu de nos héros ?
Les endroits hostiles sont nombreux. À la fois la famille, qui n'est rien d'autre que la reproduction en miniature de la société qui n'en fini plus d'être patriarcale. Comme ces terrariums que notre héroïne compose si bien et qui est la reproduction d'une nature emprisonnée par le verre. Ce verre qui représente les règles établies depuis des millénaires par la communauté. À travers le prisme de la société, la famille, le travail, les amis, chaque sentiment est amplifié, déformé et magnifié par les couleurs et la lumière de la pâte visuelle appliquée à la série, comme à travers un bocal.
Mais le prisme représente aussi tous ses triangles amoureux. À commencer par la génération du père de notre héroïne, tiraillé entre sa famille et son conjoint. Puis notre héroïne, elle-même, pour qui son ami d'enfance éperdument amoureux n'est rien d'autre pour elle. Très vite, elle trouvera l'amour, mais son petit ami, interprété par l'excellent Fujiwara Kisetsu, aura lui-même des comptes à régler avec son passé. Surtout quand son ancien béguin chassé par sa famille reviendra dans sa vie. On suivra donc le long chemin de Fujiwara Kisetsu pour accepter et faire accepter enfin son homosexualité. Nul doute que cette série peut faire référence pour toutes les générations qui ont besoin de ce parler et de se comprendre. Pour ceux qui ont besoin d'être accepté et de se faire respecter, mais aussi de s'accepter. Même si elle est très romantisée, elle n'est pas fleur bleue et s'ancre dans la réalité. La musique peut paraitre surfaite pour accompagner ses émotions, mais comme souvent, elle est d'une qualité exceptionnelle et les thèmes restent en tête bien longtemps après avoir vu la série. Et que dire de cet excellent choix d'une vielle chanson de Matsutoya Yumi (je crois) qui magnifie chaque fin d'épisode. Cette série vous fera vibrer et réfléchir et je l'espère, vous ouvrira l'esprit. Mais je suis sûr que vous n'en avez nullement besoin, sinon vous ne m'auriez pas lu jusqu'au bout.
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Dried flowers: July Room
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L'amour asséché
Si mon temps était extensible, je donnerais sans retenu mon avis sur les artistes de pop japonais (J-pop pour les intimes), sur leurs œuvres qui me touchent tellement, même si je me doute bien que là aussi mon avis n'intéresse pas plus de monde que sur les dramas. La liste, longue comme le bras, d'articles jamais lu ne cesse de s'allonger et prend la poussière sur le rebord de la fenêtre de mon écran, comme des fleurs séchées, flétries, que plus personne ne remarque. Un peu comme une vie a deux qui semble si parfaite dans les premiers mois, avec un émerveillement de tout instant pour les deux parties et qui s'use face à la routine du quotidien. C'est évidement le sujet de Dried Flowers, la série en 3 parties de 30 min chacune, qui dépeint de manière assez bien découpée, les premiers mois de la vie à deux dans un appart à la japonaise (comprendre 4 tatamis de surface).Rien d'original, vous me direz, d'autant plus que les similitudes, tant sur le fond que sur la forme, avec des films/séries comme Asoko 1/2 vienne gâcher un peu cette façon de présenter en 3 épisodes, 2 périodes si différentes. Les 2 dernières se concentrant sur 2 points de vue différents. Là aussi, c'est du déjà vu, mais la référence m'échappe (on se fait vieux).
Non, l'originalité, n'est pas dans le montage, mais dans le point de départ de la série, puisqu'elle est entièrement construite à partir, ou en hommage, à 2 chansons de l'Ed Sheeran Japonais, c'est-à-dire, Yuri. Si Kakurenbo est un peu moins connu, on ne peut pas avoir échappé en 2021 au tube planétaire (sauf en occident, mais l'occident compte-t-il encore ? ) qu'était Dry Flowers, si bien que Yuri en a pu être réduit à ce One Hit Number, alors que c'est un songwriter phénoménal. À 27 ans, il explose tous les records et pas seulement celui de L'Oricon japonais pour l'omniprésence de ce titre en 2021.
C'est donc, avec un peu de méfiance que j'ai regardé les premières minutes de la série. Pensant à un coup marketing de la maison de disque de Yuri. C'est vrai qu'il apparait dans les 3 parties sous forme de clip, mais cela ressemble plus à un cadeau bonus pour les fans, tant la mise en scène est dégoulinante de miel. Mais en ayant visionné les 1 h 30 de cette série, on peut vraiment se dire que c'est bien plus qu'un coup des maisons de productions. C'est clairement un hommage à ses deux chansons qu'ont sues toucher tellement de Japonais.es et le sens de celles-ci est parfaitement respecté. On y retrouve la sensibilité qui se dégage des paroles, et cela, beaucoup grâce au jeu des deux acteurs.
En effet, Bando Ryota et Kita Kana sont parfaits dans leur rôle de jeune couple et on s'y verrait bien à leur place dans le premier épisode. Vous, voyez bien, l'épisode de votre vie à deux ou tout va bien, tout est rose et on s'émerveille de tout, même de la vaisselle dans l'évier. On l'a tous vécu et on ne s'en souvient peut-être plus, mais l'ambiance, un peu surjouée des jours heureux, essaye de nous le rappeler, de façon un peu maladroite. Ne vous arrêtez donc pas à ce 1er épisode. Car je suis sûr qu'une fois les deux premières minutes du deuxième entamé, vous regarderez d'une traite tout le reste. Un peu comme Asoko 1/2 (oui, j'aime ce film). Encore une fois, la culture japonaise transparaît dans cette romance, l'importance du travail dans sa vie et la vie à deux. Entre les deux, lequel choisir ? Et, faut-il vraiment choisir ?
Si vous supportez encore d'entendre une fois Dry Flowers (une seule fois, promis), et si vous aimez les histoires qui finissent mal ou pas, allez-y sans problème. Ses deux acteurs là, vous feront tellement remonter de souvenirs de votre tendre jeunesse. C'est bien pour cela que vous avez gardé ce bouquet si longtemps, non ?
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Tada Rikon Shi Tenai Dake
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La maison du bonheur ?
Vous voulez faire une pause dans le monde merveilleux des dramas à l'eau de rose qui respirent la joie de vivre, l'amour du métier, les love story et les happy end en cascades ? Tada rikon shite nai dake sera une bouffée d'idées noires et effacera dès les premières minutes tout ce rose et ses sourires de façade que vous avez dans la tête à force de binch watching. Ce roman ultra noir, ultra glauque et pourtant tellement réaliste vous glacera le sang et vous fascinera par les questionnements qui vous viendront naturellement. "Et moi, que ferai-je à leur place ? "À la place donc, de ses excellents acteurs que sont Nakamura Yuri et Kitayama Hiromitsu perdus dans une spirale infernale de meurtres, rongés par la culpabilité, la peur et le mensonge. Si la mise en scène, faite de long plans fixes accompagnée d'une musique minimaliste, mais efficace à la John Carpenter, peut rebuter, elle rentre résonance avec le jeu parfait de ce couple qui se déchire dans les premiers temps, pour ensuite retrouver une complicité (c'est le cas de le dire) dans leur(s) act(s) abject(s). J'utilise le pluriel, car vous n'êtes pas au bout de vos surprises au fil des épisodes et de votre écœurement. Clairement, ou sombrement plutôt, il faut avoir le cœur bien accroché pour suivre ses épisodes qui ne font pourtant que 30 min. Format classique pour le drama glaçant du samedi soir, mais à la limite du supportable. On sent presque l'odeur fétide qui se dégage de cette maison de l'horreur. La sueur coule de notre front, en voyant celle des acteurs qui ne semble pas du tout dû au maquillage, très léger justement et renforçant le réalisme, s'il en fallait encore.
Ses amants maudits qui nous permettent de comprendre un peu mieux la psychologie de couple comme les Fournirets, sans évidement justifier leurs acts, sont accompagnés par des seconds rôles pas dénués d'intéret. Les yakuzas sont over-joués, mais finalement on les imagine bien comme ça. Désolé, je n'en pas personnellement.
Ohara Yuno et, dans une moindre mesure, Hagiwara Minori ont été choisis par le casting, pour leur talent, évidemment, mais cela reste quand même un peu gênant de les voir en bar-maid. Je préfère tellement Yuno-chan dans Yuri-Camp. Quand je vous disais qu'on avait trop de dramas tout rose dans la tête.
Destiné uniquement aux adultes avertis, et maintenant vous l'êtes (averti, ..., pas adulte, ça vous ne le serez jamais, vu que vous regardez des dramas asiatiques), ce drama mérite de ne pas s'arrêter aux thèmes classiques abordés dans la première moitié des épisodes. Adultère, rejet du (beau)père, impossibilité d'avoir un enfant à 40 ans ou vengeance. Un regain d'intérêt arrive vers le 5e, car franchement, je me demandais comment ils allaient tenir sur 12 épisodes avec cette idée de base somme toute très classique pour un roman de gare. Obligez d'aller jusqu'au bout de la série afin de savoir s'il est possible de trouver une issue à ce naufrage programmé, vous ne décrocherez plus, croyez-moi.
Vous ne décrocherez plus également de cette Opening envoutant, aux tonalités peut être classiques pour de l'horreur japonaise, anime ou drama d'ailleurs, mais parfaitement produit par ce vieux groupe de Johnny's qu'est maintenant Kis-My-Ft2. La boucle est bouclée, la spirale est fermée, la mise en abyme est atteinte puisque le leader n'est rien d'autre que Kitayama Hiromitsu himself. Comme s'il voulait prendre toute la responsabilité de l'horreur de la série.
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à ton tour ...
Adapté d'un roman de Fumie Kondo, qui à ma connaissance, n'est pas encore traduite dans le pays autoproclamé des belles lettres, Influence augure au premier abord du meilleur des thrillers. Cast intéressant avec Ohtsuka Nene en narratrice qu'on a toujours plaisir à entendre et à voir. Elle est épaulée par une autre excellente actrice de sa génération Suzuki Honami en écrivain qui se retrouve rapidement enquêtrice. Le gros de l'histoire se passant dans les années 80-90, on verra sur un temps bien plus long à l'écran les trois jeunes héroïnes, magnifiquement interprétées par trois actrices plutôt douées dans leur rôle.Le ton est noir et la photographie, soignée, rajoute cette ambiance glauque de barres d'immeubles d'une banlieue prolétaire japonaise des années 80. Dans ces cages à lapins, chaque famille épie, critique et parfois dénonce ses voisins. Mais elle ne viendrait pas au secours de personnes peu fréquentables. Faire peu de vagues pour ne pas être ensuite la cible des commérages ne semblent pas s'arrêter avec la fin des brimades scolaires. La société japonaise est gangrenée par les "on dit" jusque dans les lieux de vie. Ce qu'il ce passe derrière les portes de ses appartements exigus, où les générations dorment parfois tous dans la même pièce, personne ne veut le savoir.
Avec un scénario extrêmement bien ficelé, les relations entre chaque personnage correspondent bien au titre choisi et on savoure les indices distillés, en se demandant qu'est-ce qui relie nos deux narratrices dans le présent, autant que de découvrir l'horreur des relations entre les jeunes filles dans le passé. On regrettera seulement 5 épisodes, tant la matière est forte, même si la facilité avec laquelle les meurtres sont perpétrés est toujours déconcertante. Mais le format de 5 épisodes oblige les raccourcis et omet tout le chemin psychologique nécessaire au passage à l'acte que l'on peut mesurer sur la longueur d'un roman.
Petit bémol donc, avec pour le reste que du bon, y compris la musique. La mise en scène fait froid dans le dos, avec une suggestivité sur les actes perpétrés dans ce huis clos, parfaitement menées. Nos trois héroïnes seront donc confrontées au pire du genre humain et vont devoir faire des choix irréversibles. Ohtsuka Nene raconte avec un détachement glaçant tous ses événements débutés 35 ans avant et nous pousse à chaque fin d'épisode à en vouloir savoir plus. Comme si à la fenêtre d'un de ses appartements, nous épions nos voisins pour découvrir leurs secrets les plus inavouables et de la sorte se rassurer sur notre vie pas si misérable.
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Watashitachi wa Douka Shiteiru
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Vous prendrez bien une petite douceur ?
Voilà un drama qui donne faim rien qu'à l'affiche, pour tous les amoureux du Japon et des Japonais en particulier. En arrière-plan des Wagashis, pâtisserie traditionnelle japonaise alléchante par l'aspect esthétique autant que par le gout et au milieu deux acteurs chers à mon cœur. Hamabe Minami aussi mignonne qu'excellente dans ses rôles (Emma dans The Promise Neverland, quand même) et Yokohama Ryusei (Anata no ban desu , ...) surement un des acteurs le plus doué de sa génération, à mon avis. Certaines diront le plus beau, bref .... Les deux en costumes traditionnels, de surcroit, cela envisage un excellent drama et on est clairement pas déçus. Les critiques étant nombreuses et le manga "surement" connu (comme d'habitude je ne l'ai pas lu) je m'attacherai vraiment sur les personnages et la mise en scène. Mais l'histoire vous prendra aux tripes et les nombreux rebondissements vous tiendront en haleine jusqu'à la fin. Les acteurs sont formidables et pas seulement les premiers rôles. La matrone fait bien flipper comme il faut dans ce genre d'histoire et seulement quelques ficelles scénaristiques ou de mise en scène mal menées viennent gâcher le plaisir (ahhh, ses flashback et ses regards noirs qui manquent de subtilité...).Si on propose souvent une mise en avant des pâtisseries, on regrettera que la confection ou les petites histoires sur les gâteaux ne soient pas plus détaillées. Surtout pour moi, petit européen qui a encore tant à découvrir. Mais la tradition est si bien mise en avant dans la série qu'on pardonne ses oublies. Costumes, lieux aussi magnifiques que bien filmés (Ah ses jardins et ses cadrages, on dirait des estampes) et traditions familiales à la fois horribles et magnifiques. Tout est magnifiée. Peut-être à outrance, je pense par exemple aux kimonos portés en permanence (on comprendra la symbolique dans le dernier épisode) même pour pâtisser. Mais quelle plaisir pour les yeux. Si on me redemande pour la centième fois : " pourquoi j'aime tant le Japon ? ", la réponse sera maintenant : Regarde les 8 épisodes de Watashitachi wa Douka Shiteiru et tu comprendras.
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Takumi Ingalls s'en va couper du bois
Convaincre un fan de drama, à la sauce Netflix, d'aller jusqu'au bout d'un film d'Hamaguchi Ryusuke c'est un peu comme vouloir faire comprendre à un citadin que "se ressourcer dans la nature" ce n'est pas passer un week end à Centerpark. La forêt, la vraie, se mérite. Et ce n'est pas en la traversant pour rejoindre le dôme piscine surchauffé, en 5 min, avec son vélo électrique que vous la comprendrez. Il faut bien 2h de votre temps, s'est dit le réalisateur. Même si l'histoire aurait pu être dépliée en moins de temps qu'une tente Queshua .Deux camps irréconciliables
Nul doute qu'Hamaguchi essuiera beaucoup de critiques pour son dernier film, pourtant récompensé à la Mostra de Venise. Opportuniste: Sur fond ultra écolo, si on est incapable d'y voir un éloge de l'homme et de la nature à la Rousseau. Soporifique: Bien plus que les 3h00 de Drive My Car et ses longs monologues kafkaïens, si on est incapable de ressentir la beauté symbiotique de l'image, de la musique et des propos. Évoquant tour à tour l'absence d'un être chère et la solitude de l'être humain, deux thèmes chers au réalisateur. Incompréhensible, si on est incapable de s'interroger sur un monde ni tout blanc, ni tout noir.
Trois films pour le prix d'un
Dans les premières minutes vous aurez l'impression de voir un documentaire animalier. Avec cette beauté figée où même les branches n'osent pas bouger devant la caméra du réalisateur. Puis vous serez happés par ces mouvements de caméra déroulant. Évoquant les défilements des vieux jeux vidéo, dans la même direction à vous en donner la nausée. Tout comme cette musique, faite de surcouches de nappes synthétiques, hypnotiques qui dans un premier temps vous envoûtera, mais là aussi, jusqu'à l'ivresse. Vous la trouverez envahissante couvrant le silence qui vous avait dans un premier temps gêné. C'est la nature qui vous enivre. On se prend à supplier l'arrêt de ces plans ou plus généralement de ces situations banales et interminables. Et cet arrêt vient soudain par la musique. D'un point de vu sonore tout est fait pour créer le malaise. Cette musique qui inspirée ce film. Ce silence, coupé par des coups de feux, très lointains pourtant. Mais pourquoi créer ce malaise dans ce paradis perdu ? Y a-t-il quelque chose à cacher dans cette petite communauté. Les citadins vont-ils tous être exterminés par un psychopathe limité intellectuellement, du fait de la consanguinité et caché par sa grand mère prêtresse du cannibalisme . D'autant plus que le film est parsemé d'indice dans ce sens et à qui sait les voir. Le titre du film, l'affiche, un simple jeu d'enfant où il tient le rôle d'un Akuma. Des 4x4 hyperpolluants et des tronçonneuses hyper bruyantes, nous font déjà comprendre que le diable se cache dans les détails.
Le malaise est clairement expliqué dans la deuxième partie qui ressemble alors à un documentaire d'Envoyé Spécial ultra orienté (pléonasme). Les faibles et gentilles villageois contre le gros consortium avide de subventions. D'évidence Hamaguchi a voulu forcer le trait pour nous donner un max d'empathie et faire détester ses deux personnages envoyés pour prendre la température. Arrive alors la 3e partie et les personnes qui ont su intégrer, apprécier et réfléchir durant les deux premières, apprécieront la suite comme personne et crieront, tout comme moi, au chef d'œuvre. Les autres auront déjà passé leur chemin restant dans le blanc ou le noir, sans pouvoir apprécier toutes les nuances de gris de cette partie. La fin vous hantera longtemps. Et chaque ballade en foret, que je vous souhaite nombreuses, vous remémorera la dernière scène. Bon je vous laisse, je vais m'entraîner à couper du bois, ça a l'air tellement cool.
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L'interphone pleure
Présenté comme une histoire de coucheries et de tromperies, ce drama en 10 épisodes de 26 min pourra en rebuter plus d'un et cela dès l'affiche. D'autres seront irrésistiblement et avec beaucoup de honte attirés par cette proposition de voyeurisme et de scènes beaucoup trop hots pour la télé japonaise. Si la promesse est en partie respectée, ce n'est pas pour la perversion assumée du beau Horii Arata qui cumule pas moins de cinq (5!!!) maîtresses en même temps dans la série, qu'il faudra la visionnée. Mais bien pour la direction complètement ouf dans laquelle la production arrive à nous emmener et cela jusqu'au dernier épisode.Comme souvent avec les dramas de DMM TV, les acteurs font rarement venir du monde avec leur seul nom. Mais comme souvent aussi, le scénario, la direction artistique et un peu de scènes passionnées vont vous scotcher jusqu'à la fin. En réalité, si vous êtes comme moi, vous aurez du mal à accrocher au postulat de départ et ces 6 premiers épisodes. Une femme heureuse en mariage, avec son fils de 9 ans découvre les relations qu'entretient son mari avec cinq maîtresses. On travaille pourtant 7 jours sur 7 au Japon. Quel amateur ! S'en suivront des scènes trop crues et inutilement trop longues entrecoupées d'une volonté de vengeance variable de la part de Tsuchimura Kaho, pourtant géniale dans son rôle de femme bafouée. Elle arrive à nous transmettre les bonnes émotions, même si nous ne cesserons de lui crier, à chaque scène, "Mais dégage le, enfin, ce gros porc !". Car au-delà du peu de crédibilité d'avoir 5 maîtresses la nuit et d'être un dirigeant à responsabilité 12 h le jour et cela sans que sa femme s'en rende compte, c'est la force que met notre héroïne pour garder et pardonner à son mari qui tourne au gênant et au manque de vérité permanent.
Souvent, un épisode consiste à expliquer comment dégager la concurrente. ( C'est vraiment l'ancien monde patriarcal, que l'on cotoie encore ici. Et on se dit qu'au bout de 3 ou 4 on a fait le tour de l'histoire. Mais c'est la que scénaristes, réalisateurs et auteur du Manga sont très forts, car la mise en scène nous happe par des moments de plus en plus énigmatiques et nous plonge dans l'incertitude et les faux semblants au fur et à mesure de l'avancé des épisodes. Certains ne mettent plus du tout à l'honneur certains personnages que l'on croyait essentiel à l'histoire tout en les faisant réapparaître sans crier gare. Des situations et des rebondissements qui vous emmènent à des kilomètres du postulat de départ. Impossible dans dire plus, mais le voyeurisme n'a rapidement plus sa place, où alors vous êtes plongé au cœur d'une intimité qui n'est plus du tout la même. Jamais je n'aurais pensé pleurer autant avec les acteurs dans les derniers épisodes. Ils vous emportent tellement loin et se montrent à la hauteur d'attentes que nous n'avion pas du tout. La série dévoile une sensibilité incroyable, en passant du grotesque des premières minutes au merveilleux à leur du dénouement.
On terminera cette belle surprise pour qui a su tenir bon, par l'opening et l'ending qui poursuivent cette direction artistique à tiroir et qui au delà des chansons très bien choisies, parsèment d'indices ce qui aboutira à une révélation qui à elle seule vaut le visionnage de la série.
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The Oni Picture Show
Les dramas, c'est comme une boîte de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Le pitch improbable, "un hôpital de Yokohama pris en otage par des terroristes masqués", peut donner un avant goût. Mais vous risquez d'être vite surpris par la tournure que va prendre cette série B, voir Z de NTV. Cette deuxième couche qui va surprendre, décevoir ou enchanter par son arrière-goût vraiment "bizarre". Car" bizarre" est bien l'adjectif qui qualifiera le mieux cet Action Drama fleurant bon les années 80, le Cheap et l'hommage, malgré lui, aux Midnight Movies. Replongeons donc à la belle époque de la VHS et des vidéoclubs.Difficile ainsi, de savoir si durant les premières heures, on se retrouve face à un hommage, ou si vraiment les producteurs, les scénaristes, réalisateurs, et même, les pourtant bons acteurs, ont voulu être premier degré. Tout rappelle l'âge d'or de la location des VHS. Un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre. Quand il fallait approvisionner par des centaines heures de films d'actions les rayons de ces vidéoclubs. Jean-Claude Van Dam, Steven Seagel, Scharzy, Stallone et bien sûr Bruce Wallis, une des deux principales inspirations de ce "chef-d'œuvre". Plagiant, sans aucune dignité, Die Hard, mais également '24h' dans les postures, le montage, les stress ou l'action sans fins, on sera tantôt enchantés, tantôt outrés par l'audace de la production. Tout porte à croire donc que ce nanar ne vaut pas les 10 fois 45 min que l'on s'apprête à subir. Mais voulus ou non, le non-sens, le réalisme au niveau 0, que dis-je -1, le jeu d'acteur à la ramasse, bref, le What the Fuck permanent érigent ce supposé Action Drama au rang de chef-d'œuvre de l'humour. Et c'est dans l'état d'esprit de s'attendre à éclater de rire dans les moments se voulant les plus dramatiques que vous allez apprécier le plus le navet de l'année.
On sourira toutes les 5 secondes grâce à des cliffhangers improbables, tels que: Une attaque de dizaine de drones kamikazes dans un conduit d'aération que l'on évite sans peine. Des ennemis qui vous tirent dessus cent 100 fois à la mitraillette, des fights scènes sans fin où l'on ressort toujours indemne. Des masques, bien sûr, que l'on ne retire pas à l'agresseur sonné. Et mon préféré, la scène de la fenêtre. Mais là, je vous laisse la découvrir en entier, car c'est une leçon de tout ce qu'il ne faut pas faire en projet de fin d'étude de cinéma. Les acteurs eux-mêmes semblent, à peine sortie du club de théâtre de leur collège. Des acteurs confirmés, qui savent ce qu'est jouer, font pourtant partie du casting. Tsutsui Mariko ou Watabe Atsuro qui rejounte éternellement leurs rôles de politiciens véreux, surjouent comme ce n'est pas permis. Je ne peux évidement pas dévoiler beaucoup le reste du cast, la dizaine d'Onis façon Sentai est là comme des Kinder Surprise à attendre de dévoiler leurs identités, à chaque générique de fin. Qui se cachera derrière le bleu, le rouge, etc ... c'est à la fois ridicule et palpitant. Un peu comme quand on attend le casting de "danse avec les Stars". Y aura-t-il justement des stars ? En tout les cas, on sent pour les acteurs principaux que cela reste surtout alimentaire, le choix de jouer dans ce drama.
Sakurai Sho est indestructible et un mauvais père qui tente des vans que même bruce willis n'osait plus. Sa femme Higa Manami est une sainte qui veut sauver le monde entier. Leur fille de 8 ans qui est certainenent la meilleure actrice de la série, se rebelle comme une ado de 15 ans et devient la star des réseaux sociaux. Les réseaux sociaux, n'en parlons pas, ils sont aussi impossibles à fermer dans cette série que les volets de cet hôpital à ouvrir. Ressemblant plus à un parlement-bunker nord-Coréen, il est bourré de pièces secrètes et de lasers. Vous allez adorer. Rien n'a de sens. Les technologies sont à la fois obsolètes (talkiewalkie) et ultra-futuristes. Les hackers geeks sont ultra-clichés, comme tout le reste, de toute façon. Je pourrais parler pendant des heures de ce drama, disséquer chaque scène, voir ouvrir une école de cinéma inversée, pour montrer tout ce qu'il ne faut pas faire, rien qu'avec le générique, les catch-eyes, ou la musique grandiloquente. Le dernier épisode vaut vraiment son pesant de cacahuètes pour cela. Et attention à la scène post-générique, où on atteint des sommets stratosphériques. Je mets donc la note maximale pour tout. Et je suis sûr qu'on a un Horror Picture Show du drama d'action face à nous. Vivement les soirées cinéma cosplayées en Musashi Saburo et Yamato Koichi. On a des s masques et des phrases cultes. Uso daro ! 10/10 je vous dis.
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Écrivain fantôme
Voilà bien une série pour laquelle je ne m'attendais pas à voir une deuxième saison. Mais c'était sans compter les choix de folie qu'à toujours fait Koshiba Fuka dans sa déjà longue carrière d'actrice déjantée. Car après avoir incarné les rôles les plus farfelus de l'histoire des dramas, elle revient dans l'un des plus kitch et improbables de 2020, mais qui nous a tellement enchanté durant les différents confinements.Comme si les producteurs avaient entendu mon vœu prononcé dans ma critique de la première saison et comme si toutes mes prières et offrandes au temple n'étaient finalement pas veines, voilà donc une seconde saison de la famille Yokai au grand complet. Enfin presque, puisque le jeune prêtre amouraché de la jolie Fuka-chan, est remplacé par une autre jeune (fils de) prêtre aussi transi d'amour, mais incapable de lui révélé. Et c'est là que les problèmes commencent. Autant les situations de comédie (comprendre sitcom), dans la saison 1 étaient rafraichissantes et décalées, par l'originalité du contexte Yokai, autant, passé cette surprise, la saison 2 semble plate et répétitive. Et ce n'est pas en avançant dans l'histoire que cela s'arrange. Les épisodes s'enchainent, certes, en ayant en fil rouge l'ascension de Fuka-chan dans le monde impitoyable de l'édition, mais surtout en répétant sur 9 épisodes le même schéma trop prévisible.
Une personne immonde lui mène la vie dure jusqu'à révéler sa nature Yokai, qui de plus est, est manipulée par on ne sait qu'elle force obscure. Car comme pour la famille Yokai, personne n'est vraiment méchant, dans Yokai Sharehouse 2, faisant de ce sitcom, un programme hautement familial. Jusqu'au costume et maquillage, qui pouvaient faire sourire par le Cheap dans la saison 1, mais qui agacent, essentiellement pour les nouveaux Yokai, par le manque d'ambition.
Mais c'est, malheureusement, toute la série qui transpire le manque d'ambition. Pour le scénario d'abord, des petites histoires à la grande, on s'ennuie, vu qu'on devine sans se tromper de la fin des épisodes et de la série. On n'attendra même pas quelque chose de plus du film qui fera office d'épisode 10, tant l'envie de connaitre la conclusion n'y est pas. Ne parlons pas des personnages sous-exploités, comme ce jeune mawari-san qui n'a qu'un rôle très secondaire, ou son père, qui malgré son pouvoir comique et alcoolique très prononcé, ne fait que quelques rares apparitions. Un premier épisode trop long qui est en fait la réunion des deux premiers (d'où le nombre 9), est le signe que la série n'a pas été assez réfléchie. L'annonce du film, à la fin de chacun, rajoute s'il en fallait de la confusion.
Reste quand même une pléthore de très bons acteurs dans leur rôle principaux. Un plaisir non feint de retrouver cette famille qui n'a pas bougée d'un pouce, de retrouver Fuka-chan dans un de ses rôles forts, de rire à ses blagounettes et d'admirer le travail sur les histoires en théâtre de papier. Mais c'est surtout l'ambiance "période Edo", voir Showa" qui vous fera replonger une fois de plus dans cette SitCom qui ne ressemble vraiment pas aux autres.
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