Details

  • Laatst online: 1 dag geleden
  • Geslacht: Man
  • Plaats: France
  • Contribution Points: 0 LV0
  • Rollen:
  • toetreden op: augustus 15, 2020
Silent japanese drama review
Voltooid
Silent
0 mensen vonden deze beoordeling nuttig
by Kenseiden
jan 14, 2023
11 van 11
Voltooid
Geheel 8.0
Verhaal 8.0
Acting/Cast 9.5
Muziek 9.0
Rewatch Waarde 8.0

La forme des mots

Ce qui est frappant dans la diffusion des dramas, c'est le respect de la saisonnalité. Et cela, jusqu'à diffuser le dernier épisode d'une série à succès se terminant à Noël…, le soir de Noël. Silent ne déroge pas à la règle et si vous n'en pouvez plus de ses dramas romantiques au long cours où le dénouement est inscrit dès le premier épisode dans le regard de nos héros, vous pourriez passer votre chemin. Mais vous feriez l'impasse sur un petit bijou de sensibilité et surtout sur une tentative de faire comprendre le monde du silence à notre monde très, voir trop bruyant.

Autant le dire tout de suite, vous ne serez pas scotchés par des révélations à chaque épisode, et cela, malgré les flashbacks incessants. Mais loin d'en abuser, la mise en scène montre, de manière subtile, le parallélisme entre les scènes du présent, de protagonistes adultes et vaccinés, et les moments ultra school life de leurs années lycées. On nous rappelle continuellement à quel point nos amoureux ou leurs amis étaient proches afin de renforcer l'émotion dans les scènes actuelles. Et ça marche. Que ce soit le jeu des acteurs, avec Kawaguchi Haruna au regard pénétrant ou Meguro Ren au regard fuyant, ou la mise en scène qui fait l'éloge de la lenteur et du non-dit (c'est le cas de le dire), rien ne vous laissera insensible.

Les tentatives de mettre en avant le handicap dans les dramas sont louables et ont été longtemps maladroites. Mais depuis Perfect World et ses nombreuses adaptations, j'ai l'impression de comprendre un peu mieux comment vie une personne dans un monde fait pour les "valides". Impression seulement. Car au fur à mesure des épisodes, je me surprends encore à dire, "ah ben, je n'y avais pas pensé, c'est horrible". Ne plus entendre, alors que l'on est un fan inconditionnel de musique, comme moi (de Spitz en plus), ne plus entendre alors qu'on vit les moments les plus importants de sa vie, en groupe, dans le sport (ça, ce n'est pas comme moi, mais je peux comprendre) coupent non seulement la communication, mais aussi et surtout les liens forgés. Ne plus entendre la voix de sa bien-aimée, ne plus s'en souvenir. C'est la double peine. La perte de son ancienne vie

Loin de dire que c'est pire de perdre l'ouïe quand on a déjà entendu, on comprend quand même que c'est bien plus qu'un sens que l'on perd. Mais la galerie de personnages qui intervient relativise aussi ce drame. Je pense à L'actrice Kaho, que je regrette toujours de ne pas voir plus souvent, et qui ici démontre encore tous ses talents en arrivant à nous émouvoir et à nous faire rire sans un mot prononcé. Elle nous rappelle que même affublé du même handicap, il n'est pas simple de se comprendre. Et c'est la justification des 11 épisodes qui apparait ici. La vie et les sentiments d'une personne née sourde, d'une personne devenue sourde à 20 ans, d'une personne entendante et même d'une personne entendante et parlant parfaitement la langue des signes sont si différents qu'il est quasi impossible de se comprendre et de s'aimer. Chaque épisode essaye donc de se concentrer sur le passé et le présent d'un personnage. Sur ses renoncements, qui peuvent parfois énerver, tournant trop souvent autour du : " je me sacrifie pour ton bonheur", mais qui me touchèrent souvent… Ou énervé avec ce machisme qui revient toujours insidieusement, ("elle est pour toi X non, non, elle est pour toi"). Les clichés ont la vie dur, même pour Cyrano. Dans ce sens, le personnage interprèté par Kaho est salvateur de réalisme par les sentiments de jalousie qu'elle dégage.

L'utilisation de la langue des signes dans 25 % des dialogues pourra rebuter, mais je n'y crois pas vraiment. Non contente d'être parfaitement interprété par nos acteurs, elle apporte réellement quelque chose en plus. De la sincérité, bien sûr. Un certain calme même si les mots peuvent être violents. Je n'y comprends pas grand-chose et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir voulu m'y mettre, après les nombreux visionnages de Silent Voice. Mais ces dialogues m'envoutent et me transportent. J'aimerais pouvoir les comprendre sans lire les Subtitles. Les mots prennent une telle place dans cette série et du coup ce n'est pas que le fait de ne pas comprendre la langue des signes qui frustre, mais aussi de ne pas comprendre parfaitement le japonais.

Heureusement, la musique vous transporte et atténue un peu cette frustration récurrente de tout dramavore. La BO, bien choisie, même si on a du mal à se souvenir des thèmes, revient immédiatement en tête à la première note. Évidement, j'aurais tellement aimé un inédit de Spitz en Ending, mais ç'aurait fait too much. Les ultra-récompensés Official Hige Dandism ferme évidement avec brio chaque épisode. Accompagnant ses torrents de larme qui inonde l'écran. Mais, sans honte, j'avoue être dans le même état à ce moment. Donc les mots deviennent inutiles.
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