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  • Laatst online: 8 dagen geleden
  • Geslacht: Man
  • Plaats: France
  • Contribution Points: 0 LV0
  • Rollen:
  • toetreden op: augustus 15, 2020
First Love: Hatsukoi japanese drama review
Voltooid
First Love: Hatsukoi
0 mensen vonden deze beoordeling nuttig
by Kenseiden
apr 19, 2023
9 van 9
Voltooid
Geheel 8.0
Verhaal 7.0
Acting/Cast 9.0
Muziek 9.5
Rewatch Waarde 8.0

Émotions trop Automatic

Je ne vais pas m'étendre sur ce blockbuster puisque comme toutes les rares productions japonaises Netflix, les avis en français se déversent comme la pluie au-dessus d'un parapluie d'amoureux. Cependant, je ne pouvais pas m'empêcher de donner mon regard de vieux franchouillard amateur de drama à caractère lacrymale, sur ce très bien noté First Love : Hatsukoi. Dans la grande tradition japonaise de capitaliser sur une œuvre à succès et de changer de support, First Love surfent sur la vague des miniséries adaptées des chansons romantiques. Le Dry flower de Yuri c'en était, d'ailleurs, plutôt bien sortie, en se limitant à 3 courts épisodes et en associant le chanteur. Mais l'exercice est casse-gueule. Surtout avec la tendance sur Netflix de vouloir gommer les particularités japonaises afin de plaire à un maximum de culture. Pourvu que l'expérience ne se développe pas plus. Lemon et son bientôt milliard de vues pourrait bien en faire les frais. Après un premier amour impossible à retrouver, une absence impossible à combler. Et ça n'aurait rien d'Unnatural.

Le choix d'une chanson d'Utada Hikaru n'est donc pas le fruit du hasard, c'est plutôt, qu'elle reste, du haut de ses vingt-cinq ans de carrières, une des stars asiatiques la plus internationale. Par sa jeunesse à New York à sa vie à Londres, sans parler de son style jazzie/R&B/electro, qui s'est fondu dans les productions américaines, comme les sushis en Californie. Bien sûr, elle fait partie de mon Panthéon, pour la voix et le style, et cela, depuis que j'ai des oreilles. Malgré cela, sa présence dans le déroulement de cette série est tellement intrusive, que ça en devient gênant. Mais c'est peut-être uniquement pour ceux qui, comme moi, n'ont pas assisté à la sortie de son premier album. Puisque avant internet, le Japon n'était promu en occident que par les animes. Les publicités à la TV, les affiches énormes dans le Métro ou les airs fredonnés par les acteurs marquent l'époque, mais ressemble à un matraquage plus caractéristique de la nôtre. Cet engouement peut donc paraitre faux pour ceux qui n'ont pas vécu la fin des années 90 au Japon. C'est-à-dire la majorité des spectateurs de cette série. OK, fille d'une célèbre chanteuse et d'un non moins célèbre producteur, son premier album composé par elle-même à seulement 16 ans faisait fit de démonstration de petit singe savant pour les médias et Sony. Ils ont certainement dû à l'époque en faire des caisses, mais là, trop c'est trop. Un peu comme ce commentaire.

En faire des caisses, c'est justement le problème récurrent de la série. Notamment dans les deux premiers épisodes, qui regroupent tous les défauts des séries japonaises Netflix. Passons sur les insupportables placements produits, qui heureusement s'atténuent à partir du 3e. Normal, puisque les marques ne misent que sur un ou deux épisodes, les spectateurs se désintéressant statistiquement des suivants rapidement. Ils dévorent bien, en général, le dernier et cela ne loupe pas, l'industriel revient à la charge. Avec cette fois-ci, un véritable scandale sanitaire quant au choix du produit. Il gâche complètement la tension et les émotions du climax, par une mise en valeur qu'on avait plus vu depuis John Wayne. J'étais moins gêné à voir l'inutile scène érotique, mais tellement indispensable pour Netflix. Et qu'on ne me dise pas : "ce sont les années 90, il n'y avait pas de loi Evin, c'est pour faire réaliste". Le pognon dégouline de la production et il vient bien de quelque part.

Génériques léchés et cinématographiques, tout comme la photographie et le piqué d'image. Celui-ci pourra, d'ailleurs, irriter la rétine lors des flashbacks, par ce grain faussement année 90, qui gâche votre écran 4K. Quelques minutes n'auraient pas gêné, mais plus de la moitié de la série ce passe dans ses années 90-2000, ou même la vie était en 480p. Heureusement la production n'a pas osé le 4/3. La musique, au-delà de l'omniprésence de la diva, est tout aussi à la pointe. Les passages piano solo, ou insert song font mouche et sont dignes des œuvres de la reine des opening. Les effets de caméra, vues plongeantes de drones, scènes aériennes, sont magnifiques, cinématographiques et dégoulinent d'empreintes carbones. On s'inscrit donc dans une très grosse production qui, du coup, rendent gênants les défauts qui n'avaient pas lieu d'être.

Si le perso de Namiki Harumichi, joué par Sato Takeru et Kido Taisei peut sembler cohérent physiquement (et encore) et cohérent dans le jeu, celui de Noguchi Yae agresse notre bon sens à chaque switch temporel. Et cela devient rapidement gênant au vu du parti pris de dévoiler les événements au fur et à mesure de l'avancée en parallèle des deux histoires. D'où ce choix, entre autre, du grain d'image pour faire comprendre au spectateur occidental, trop con ou raciste, que ce sont les mêmes persos. Avec tout de même, deux excellentes actrices, tout comme pour Namiki d'ailleurs. Dommage, que dans les premiers épisodes, on ne pense qu'à ce manque de ressemblance physique, sans pouvoir se concentrer sur les personnalités. D'autant plus, justement, qu'elles sont parfois bien différentes elles aussi. Cassés par la vie, ça peut se comprendre, mais là, les changements sont trop Automatics.

Grosse production oblige, destinée de surcroit à l'internationale, une pléthore de seconds rôles déjà connu en occident, tout du moins de visages, grâce au cinéma, défile dans cette série. Iura Arata, Furutachi Kanji ou Kaho, diront quelque chose aux habitués des salles obscures. Publique cible, j'en suis sûr, de ce drama pas si populaire que ça. Car on est bien ici dans des acteurs de cinéma d'auteur. Celui qui s'exporte si bien, notamment vers la France. Heureusement pour moi, donc, qui est fan de tous ses seconds rôles, ce qui m'a poussé à passer la porte du 3e épisode. Car il faut bien le dire, l'histoire devient vraiment intéressante à ce moment-là. Quand on dépasse enfin cette amourette d'un jeune génie du soudtracking et d'une influenceuse TikTok, présente pour attirer une génération bien éloignée des séries, mais également les clichés school life qui pullulent dans les premières minutes. C'est vrai, que ça peut faire sourire, comme un épisode de Sauvé par le Gong ou Hélène et les Garçons, mais ce n'est pas ce que j'attendais d'une telle production. Les lourdeurs s'estompent, alors, avec les épisodes qui passent, et les tentatives de légèreté, mais toujours dégoulinante de pognons dans la production (l'épisode mars) font passer la poésie avant le mainstream Tokyo style.

Pardon, j'avais oublié, l'histoire se passe à Hokkaido et un tout petit peu à Tokyo, comme si l'office du tourisme de l'île avait participé au financement pour rendre la région trop sexy. Il faut dire que ça marche, même un carrefour filmé par drone donne envie de visiter Sapporo. Vous aurez, si vous êtes patient, donc droit à des moments neigeux, trop "5cm per second". Mais le réchauffement climatique sera tout de même bien présent. Avec, entre autre, le mini short bien trop court de Aoi Yamada, dansant pour ses vidéos, en plein milieu des nuits fraiches de l'île la plus au nord du Japon.

Désolé, j'ai encore une fois eu un trou de mémoire, puisque j'avais annoncé ne pas m'étaler sur cette critique… Mais je voulais encore dire que Kanchiku Yuri, la réalisatrice et scénariste, si connait en clip classieux, puisqu'elle a tourné surtout des vidéos pour AKB48. Ce qui transparait dans son style et son amour pour la musique (Non, il n'y a pas de malice dans mes propos). Car, on sent bien, qu'au-delà du mainstream de la prod et du scénario un peu bidon (si, si !), c'est bien l'amour pour les love song, l'imaginaire d'un romantisme sublimé et cette nostagie qu'elle a voulu maladroitement faire passer. À nous, entre autres, petits occidentaux assommés par des clips de Rap et de chanson revancharde à la Miley Cirrus. Je la remercie donc de faire découvrir à grand coup de santiags dans la porte, certes, la délicatesse du romantisme à la japoniase. Et, je ne peux après ça, que conseiller de passer à Silence sortie sur les écrans en même temps et qui s'ancre vraiment, lui, dans un romantisme plus réaliste et qui j'en suis sur vous tirera bien plus de larmes. De plus, le succès phénoménal de son ending fait penser irrésistiblement à celui d'une chanson d'Utada Hikaru, alors pourquoi s'en priver ?
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